L'unité transversale de nutrition (UTN)
30 à 60% des patients hospitalisés présentent une dénutrition = perte de poids associée à la maladie (cancer, infection, insuffisance d’organes, réanimation, chirurgie,…). La dénutrition est secondaire à une anorexie (perte d’appétit) et à une dépense d’énergie plus élevée.
La dénutrition est souvent méconnue alors qu’elle a des conséquences néfastes, augmentant la durée d’hospitalisation et les coûts de santé. Ces conséquences peuvent être corrigées par un dépistage et une prise en charge précoce de la dénutrition, qui impose de recourir à des compléments nutritionnels oraux ou une nutrition artificielle : par sonde (nutrition entérale), ou plus rarement, intraveineuse (nutrition parentérale).
L’objectif de l’UTN est d’optimiser la prise en charge des patients dénutris dans l’ensemble des sites du CHU: services de chirurgie, réanimation, ORL, oncologie, digestif, cardiologie, pneumologie, néphrologie,…, en lien avec le service diététique.
Les missions de l’UTN comprennent :
- l’aide au dépistage de la dénutrition et à la mise en place de la nutrition artificielle des patients hospitalisés ;
- mise en place d’outils simples de dépistage (www.epa-nutrition.com) ;
- l’éducation sur le terrain des professionnels de santé à la dénutrition et à la nutrition artificielle, au CHU et dans les établissements de la région Bretagne :
- l’éducation thérapeutique des patients (et de leurs familles) à l’administration de la nutrition artificielle ;
- le suivi en consultations externes des patients en nutrition artificielle à domicile ;
- la participation à la recherche clinique et fondamentale en nutrition, notamment de l’UMR INRA-INSERM-Université Rennes 1, NuMeCan (Nutrition, Métabolismes et Cancer) (numecan.univ-rennes1.fr).
L’équipe de l’UTN se compose de: médecin nutritionniste, interne, diététicienne, infirmière d’éducation thérapeutique, et secrétaire.
L’épidémie de dénutrition qui sévit dans nos hôpitaux représente un enjeu médical et économique majeur pour la médecine de demain. La prévalence de la dénutrition à l’hôpital va s’accroître dans les prochaines années, en raison du vieillissement de la population, de la sédentarité, et de l’augmentation de fréquence des maladies chroniques. Cela va avoir des répercussions majeures sur l’autonomie des patients, la qualité de vie et les coûts de santé.
L’optimisation de la prise en charge de la dénutrition à travers le développement d’équipes spécialisées permettra de réduire la morbi-mortalité et les coûts, et d’améliorer la qualité de vie. Cela passe aussi par l’éducation des patients et des soignants, l’enseignement et la recherche.